Pendant l'hiver 1941/1942, les troupes russes subissent de sérieux revers. Staline demande alors aux Alliés d'ouvrir un second front à l'Ouest afin d'obliger les Allemands à dégarnir le front Est de plusieurs divisions. Or à cette époque, les alliés ne sont pas en mesure de procéder à l'invasion de l'Europe, même si le 07 décembre 1941, les Japonais attaquant la base américaine de Pearl-Harbourg incitent les Etats-Unis à entrer en guerre contre l'Axe. En attendant que l'énorme production industrielle de guerre américaine soit efficace, Churchill qui a été à l'origine des "Opérations Combinées", baptisées "Commandos" émit l'idée de procéder à une répétition de débarquement sur un port français avec pour objectifs de détruire les défenses militaires allemandes et secteurs sensibles, de rapporter renseignements, documents et matériels et, si possible, des prisonniers.
Auparavant, certaines opérations "Commandos" eurent lieu avec succès (sauf celle de Guernesey) telles qu'aux îles Lofoten (Norvège), à St Nazaire, Bruneval. Forts de cette
expérience, les Alliés pensèrent qu'un Raid de même envergure, serait réalisable, et en même temps "ménagerait" Staline en lui prouvant que l'ouverture d'un second front à l'ouest est pour le
moins prématurée.
C'est ainsi que Dieppe sera choisi car possédant un port en eau profonde, une grande plage et à une distance raisonnable conciliant les problèmes de transports maritimes et la couverture
aérienne.
Au départ de cette "Opération" 13.000 personnels seront concernés. 6000 participeront effectivement au Raid, dont 5000 Canadiens (qui piétinent depuis deux ans en Grande-Bretagne).L'ensemble du dispositif rassemble une force navale de près de 250 navires de tous formats, une force aérienne de 864 appareils et une cinquantaine de Chars.
Ce Raid concernera cinq sites, dont Dieppe, sur un front de 16 Kms depuis Berneval à l'Est et Quiberville/Mer à l'Ouest de Dieppe.
Après 9 heures de combat, les pertes seront très lourdes, notamment lors du rembarquement.
Ce Raid de Dieppe, qui sera considéré le 8 Septembre 1942 par Churchill comme une Reconnaissance en force (livre de Bernard Dupuy 2008), devait permettre d'obtenir une certaine "moisson" de renseignements, lesquels seraient de grande utilité pour la planification et l'organisation du futur Débarquement libérateur.
Après moult tergiversations entre certains chefs militaires concernant les moyens à employer, et deux exercices dénommés "Yukon", en Juin, qui s'avérèrent non probants, un
premier plan fut adopté dénommé "Reuter," puis abandonné le 12 Juillet pour finalement être reconduit et baptisé cette fois-ci "Jubilee", devant se dérouler le
19 Août, en fonction des conditions de marée ce jour l.
Manoeuvre avec un LCA | Repos après "Yukon" |
Malgré donc de nombreuses erreurs, une certaine impréparation et un manque flagrant d'informations concernant les défenses allemandes, l'armada alliée abordera les côtes dieppoises en fin de nuit sans malheureusement bénéficier de l'effet de surprise escompté, à la suite du combat naval qui eut lieu vers 03h45 sur le flanc Est de la force de débarquement.